C’est une question qui revient souvent : « Comment fait-on pour devenir détective ? ».
A cette question, nous répondons souvent en mettant en avant la formation puisque c’est une profession réglementée qui nécessite des études. Mais la formation n’est pas, loin s’en faut, la seule condition d’accès à ce métier quelque peu méconnu.

Un détective privé, ça sert à quoi ?

Pour être sûr de vouloir le devenir, il faut déjà comprendre qui il est et ce qu’il fait.
Un détective privé (ou agent de recherches privées) est un professionnel de l’enquête privée.
Il intervient auprès des particuliers, des entreprises ou du secteur public dans des missions variées que l’on classe en général selon le domaine de droit concerné. Les missions peuvent toucher le droit civil, le droit commercial, le droit social ou encore le droit pénal. Il pourra se spécialiser par la suite.

Le détective privé est, dès lors, un technicien du droit avant même d’être un enquêteur car il doit savoir dans quel cadre juridique il intervient et investiguer légalement afin que les preuves recueillies puissent être exploitées.
C’est le deuxième pan de son travail : rechercher des informations, recueillir des éléments probants et avoir la capacité d’en faire un tri pertinent. En des termes plus « militaire », les informations sont un brut à analyser et à traiter pour en faire des renseignements ciblés utiles. Tout un art.

Un détective privé est par essence un mandataire en recherches de preuves. Il n’est ni un avocat, ni dépositaire de la force publique (police ou gendarmerie).
Sa définition juridique précise est mentionnée dans l’article L621-1 du Code de la sécurité intérieure : « Est soumise aux dispositions du présent titre la profession libérale qui consiste, pour une personne, à recueillir, même sans faire état de sa qualité ni révéler l’objet de sa mission, des informations ou renseignements destinés à des tiers, en vue de la défense de leurs intérêts. »

Moralité et détermination

Des contrôles qui débutent avant l’entrée en formation

Nous en parlons plus bas mais si vous choisissez l’option de l’école privée spécialisée pour apprendre la profession, vous allez faire rapidement connaissance avec le CNAPS : le Conseil National des Activités Privées de Sécurité. C’est dans le secteur de la sécurité en effet que nous sommes classés, sous la tutelle du Ministère de l’Intérieur.

Une autorisation préalable à l’entrée en formation devra vous êtes délivrée, puis d’autres autorisations seront nécessaires lorsque vous souhaiterez devenir salarié ou dirigeant. Ces autorisations s’octroient après un contrôle de moralité du CNAPS qui vérifiera vos antécédents judiciaires notamment.
Le CNAPS est un établissement public chargé de vous contrôler, réguler la profession et sanctionner les professionnels qui contreviendraient aux règles édictées dans le Code de la sécurité intérieure.

Le métier est exigeant

Avant d’aborder la partie scolaire, il est bon de savoir que cette profession s’exerce dans de nombreux cas par vocation. Et comme toute vocation… elle requiert des sacrifices.
Le chemin est long et parsemé d’embûches mais si vous avez dans votre besace une ténacité hors paire, de la clairvoyance, de l’empathie et un réel sens de l’observation, alors… vous atteindrez peut-être l’objectif.

Le métier attire mais les candidats – qui ne manquent pas – ne savent pas toujours à quoi s’attendre. Les célèbres planques ressemblent plus à 6 heures dans une voiture en plein soleil (ou dans un froid glacial) plutôt qu’un quart d’heure dans un bar agréable à siroter un jus de papaye. Les préconçus doivent disparaître de votre esprit pour laisser place à une réalité plus dure, plus exigeante mais passionnante.

Un détective est un créatif, diurne ou nocturne, rigoureux, polyvalent, curieux, endurant et organisé.

Quelles études envisager ?

Maintenant que les bases sont posées, il n’est plus secret que l’aspect juridique est essentiel. Il vous sera dispensé sur les bancs de l’école.

Deux possibilités s’offrent à vous pour espérer embrasser cette carrière :
• Les universités
• Les écoles privées spécialisées

Les universités

Nous parlons ici de la licence professionnelle « agent de recherches privées ». Vous pourrez l’étudier à Nîmes (30) à l’Unîmes ou à Paris à l’Université Paris II Panthéon Assas.
D’après le SNARP, ces formations académiques dispensent globalement moins d’heure que les écoles spécialisées et ne sont pas soumises au contrôle de moralité préalable effectué par le CNAPS.

Pour avis personnel, il apparaît plus judicieux d’entrer dans une école spécialisée dont la formation a été élaborée par des professionnels du métier pour de futurs professionnels. Vous jugerez par vous-même quand il viendra l’heure de faire un choix, via les sites et toutes les ressources internet qui existent.

Les écoles privées spécialisées

Il existe en France deux écoles privées qui forment les futurs détectives privés.
Nous vous mettons en garde à propos des formations « en ligne » ou à distance qui ne sont pas reconnues et dont les diplômes ne vous donneraient en aucun cas l’autorisation d’exercer.

Les coordonnées des 2 écoles formant les ARP
En synthèse, ce qu’il vous faut savoir

Enfin, sachez que si vous n’avez que le Bac en poche et que vous êtes désireux de devenir dirigeant, tout n’est pas perdu.
Vous pouvez en effet passer le CQP dans un premier temps, puis solliciter une formation dite « passerelle » qui vous permettra d’accéder au Titre Professionnel. Cette passerelle coûte 3200 € et peut s’effectuer dans les deux écoles.
Un prérequis tout de même, vous devrez justifier de 6 mois de salariat entre l’obtention du CQP et cette formation.

Si vous aviez d’autres questions, n’hésitez pas à nous contacter, nous pourrons probablement vous renseigner ou nous rapprocher des personnes habilitées à nous donner les informations qui vous manquent pour vous lancer.